Lily Pinsonneault

Ma querelle, c'est aussi la querelle de tout le monde (pas tout le monde sur la terre, j'sais ben, j'pas épaisse).

Catégorie : De la petite lecture en mangeant

Les partys où y’a des tentes.

Salut,
on s’est rencontré le cinq juin du printemps passé. Je me souviens de la date pour plusieurs raisons, pas juste parce que j’t’intense en général sur les dates (j’ai frenché pour la première fois un 14 mars pis fait un concours de lypsinc à 11 ans le 2 juin). Je m’en souviens pour plusieurs raisons, la première c’est que c’était le lancement de d’un vidz auquel j’avais participé, aussi parce que c’était la veille de ma fête et que d’habitude si on a de la suite dans les idées, on se saoule pas comme un cochon la veille de notre fête t’sais. La dernière raison est ben simple, si je m’en souvenais pas y’aurait pas de texte icitte à matin.

La semaine d’avant (NOTRE RENCONTRE) y’avait eu mes trente quatre partys de départ parce que j’avais fini l’école faque au lieu de fêter genre la fin de quelque chose on fêtait des nouveaux départs, ce que je trouve pas être une mauvaise idée personnellement et le contraire serait bizarre parce qu’il s’agit ici de mon idée, quoique j’ai pas toujours des bonnes idées, je l’avoue. Sauf me faire un top de sport avec une paire de petites culottes quand j’avais six ans sérieux ça, meilleure idée ever, j’attends toujours mon prix nobel. Slik slik slik, trois coups de ciseaux t’as ton top de sport. Inbox pour infos.

L’autre fois, j’ai parlé à une de mes amies au téléphone, elle a appelé sur le téléphone chez mes parents, ça te donne une idée depuis combien de temps on se connaît. Elle m’a appelée d’un numéro que je connaissais pas en plus je soupçonne qu’elle aie mis toutes les chances de son bord pour que je réponde, j’adore quand je connais pas le numéro qui m’appelle, même si c’est tout le temps juste mettons ma cousine qui a changé de numéro.

Quand je parlais au téléphone avec cette amie-là l’autre fois, j’ai fait référence à cette soirée-là de notre rencontre pis j’aurais pensé qu’elle m’aurait dit OUI AH OUI VRAIMENT BELLE CETTE SOIRÉE-LÀ, mais non elle a dit plutôt OH BOY, ÇA FAIT UN BOUTE, FAQUE? Ben moi j’aurais pensé qu’elle aurait plus embarqué t’sais, mais non elle s’en foutait semi. Avec le temps j’ai réalisé qu’on parle pu des partys qui ont lieu, on s’en fout même un peu. Le lendemain de party, on se regarde être défait (pour la version non-censurée lire le prochain mot : décrissé) pis on se dit que ça arrivera pus et on se prescrit soi-même une journée de repos bien méritée, y’a rien de fou qui arrive sauf la déshydratation folle. On fait quand même des tsits partys par citte par là espèce de culture du carnaval j’imagine en tka en secondaire quatre quand y’avait un party au mois de mai par exemple, compte sur moi qu’on en parlait encore à la rentrée l’année d’après voyons donc surtout si y’avait des tentes au party :-o. Ayyeeee on en parlait matin midi soir pendant deux semaines en attendant que les photos finissent de se faire développer, pis on en reparlait encore matin midi soir pendant deux autres semaines le temps que les photos aient circulées le matin le midi et le soir dans la cafétéria pis qu’une fille pas rapport m’aie demandé si elle pouvait prendre la photo d’un de mes amis avec qui elle avait dormi dans une des tentes du party. Si eux autres finissaient par sortir ensemble, cré-moi qu’on lâchait pas de leur rappeler le party qui avait servi à les unir pis la fille chez qui était le party se sentait un peu valorisée de ça. Le cinq juin dernier, c’était pas un party je l’avoue la preuve t’avais pas bu, mais c’était un peu un party parce que moi oui et j’ai encore envie d’en parler tu sauras même si y’avait pas de tentes impliquées.

Dans ce temps-là du cinq juin dernier, je finissais de me faire à l’idée que je m’étais fait des idées au sujet d’un BOYYYY, je lui avais attribué des caractéristiques qu’il ne possédait pas faque t’sais dans ce temps-là queuques semaines après quand tu sors prendre une pinte relaxe, souvent c’est trois-quatre hen parce que t’as besoin d’être ben fatigué quand tu vas te coucher! Beooonnn ceux qui ne comprennent pas ce que je veux dire me lancent la première bière hihihihi (ce que je veux dire : T’ES TRISS). BREF ce cinq juin en fin de soirée, j’étais avec mes best buds de longue date genre ceux qui m’appelleraient sur le téléphone fixe de mes parents.

Cher beau pétard, notre rencontre s’est tellement mal déroulée, je faisais une petite pièce de théâtre à mes amis qui riaient ben fort, on était dehors, y’était même pas 21 :00 je pense faque on avaient encore le droit de trouver ça drôle de façon démesurée. Mes amis en redemandaient, je sais pas si c’était pour me faire plaisir. C’était un genre de one woman show en même temps qu’un happening. T’es arrivé en plein milieu de ma pièce faque c’est sûr que j’allais te demander de me donner la réplique, mais tu feelais pas trop UDA cette fois-là pis pour faire une histoire courte, le lendemain matin je me suis dit que j’aimerais ça idéalement jamais te recroiser.

J’ai eu le temps d’oublier notre rencontre, avant qu’on se revoit. La première fois qu’on s’est revu, on s’est présenté en bonne et due forme, c’était plus poli et moins précipité, t’avais moins envie de me dire tayeule.

J’ai confié récemment, l’autre fois au téléphone à mon amie qui m’avait appelée sur le téléphone fixe de mes parents, mon terrible secret. C’est-à-dire que quand je suis chez nous, toute seule, je te prête des caractéristiques. Oui, je t’en invente. Je regarde ton profil Facebook et je me visualise comment t’es en général dans la vie parce que je te connais pas pis c’est ça qu’on fait quand on pense à quelqu’un qu’on connaît pas, on lui invente des caractéristiques, on se le décrit dans notre tête, on s’imagine comment on pense qu’il est pis ça nous plaît la plupart du temps parce que l’inverse, genre prêter des défauts à quelqu’un, je pense qu’il faut justement le connaître en tabarnouche pis pu être capable d’y trouver des qualités faque c’est comme une coche au-dessus, on lui trouve tous les défauts et beaucoup de responsabilités qui viennent avec. Moi tka la crise du verglas j’ai ma petite idée c’est de la faute de qui. Bref, en ce qui concerne qualifier ou disqualifier quelqu’un, l’imagination est quand même bonne là-dedans, elle fonctionne très bien dans un cas comme dans l’autre.

L’affaire c’est que, le judicieux conseil de ma très bonne amie a été ceci : «Neknomine-toi chez vous, toute seule, pis appelle.»

(…)

Bien que j’aie trouvé qu’il s’agisse-là du meilleur conseil côté actualité-web-2014, c’est sûr que je le ferai pas. Quand on veut cruiser, en 2016, on s’invite à souper ou on s’offre une demie d’md*? C’est embêtant parce que de la md*, j’pas trop down avec l’idée pis je pense que t’es comme plus cool que moi. Juste te dire là, vendredi soir passé j’ai mangé deux steamés all dressed pour souper.  Pis t’sais, je dis cruiser, mais je veux surtout investiguer. Je voudrais me dire que j’ai eu raison, je pense. Faudrait idéalement que je confirme mon pressentiment avant de le qualifier de pressentiment parce que sinon c’est compliqué pour moi de lui attribuer le feeling de pressentiment si y passe rien après, tu comprends? On pourrait faire une activité. Sauf que. En même temps. Je serais sûrement ben trop stressée de t’inviter chez nous parce que dans l’élaboration que j’ai fait de ta personnalité dans ma tête, t’es vraiment plus nice que moi. C’est même à se demander si je t’ai pas juste donné toutes les qualités que j’aurais aimé avoir. Sûrement que si tu me disais bonsoir en arrivant chez nous je me dirais genre ouais il dit bonsoir pis pas salut parce qu’il aide les grands-mères à traverser la rue pis c’est comme une déformation professionnelle il dit bonsoir parce que ça fait plus poli, ESTI POURQUOI JE DIS SALUT JE SUIS DONC BEN IMMATURE? Mon amie m’a demandé : «Si y’avait pas tous les faudrait pas, qu’est-ce que tu ferais de différent?» J’ai fait semblant que je savais pas, mais j’avais une bonne petite idée derrière la tête. Ce serait tellement plus simple de juste t’inviter à aller faire du camping  pis checker à la fin de notre petite vacance si on a bien supporté l’humidité ensemble. Après ça peut-être que la gurd du terrain de camping de sentirait valorisée de ketchose… j’parle pour parler là han.

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C’est très épuisant de trouver tous ces amis Facebook plus nice que soit. Welcome in 2016.

*De la md, c’est une abréviation de MDMA. Qu’est-ce que c’est? «Ben c’est comme de l’extasy, mais en plus pur, c’est vraiment juste la racine vraiment pure de l’extasy, pas coupée avec autre chose là vraiment juste le bon bon buzz.» C’est pour ça que ça coûte cinq piastres la pilule à la station Berri…

La peine de René-Charles.

Des fois, j’oublie que les histoires qui me sont arrivées me sont arrivées. J’ai l’impression qu’elles sont arrivées à du monde que je connais, qui me les ont racontées, que je les aie bien écoutées, tellement bien que je peux les sortir en exemple si quelqu’un me parle de quelque chose qui correspond, mais j’ai pas l’impression d’avoir été là, ou sinon juste quelque chose de flou comme un rêve. Je rêve tellement en même temps c’est sûrement normal qu’un moment donné j’arrive plus à faire le tri. Je sais pas si les souvenirs s’usent ou se polissent à force, mais moi y’a rien dans mes vies que je mettrais sur mes tablettes comme des bibelots, y’a rien que je trouve esthétique là-dedans, si les souvenirs se polissent, c’est pas pour en faire des bibelots, ça c’est sûr et s’ils s’usent, ben je suis pas intéressée, aussi ben me souvenir comme du monde, tant qu’à me souvenir malgré moi.

Je me demande comment ça fonctionne rendu à quatre-vingt-deux ans mettons, parce que quatre-vingt-deux ans c’est pas mal ce qu’en ce moment je considère comme vieux parce que là mon père approche soixante, pis ça c’est mon ancien-considéré-comme-vieux. Je me demande aussi si on finit par soi-même se trouver vieux ou ben si on se trouve toujours des défaites; je suis pas vieille, je teins même pas mes cheveux, je suis pas vieille, ma mère est plus vieille que moi, je suis pas vieille parce que j’t’encore capable de dire bonjour pis bye, j’pas vieille j’t’encore capable d’hocher la tête, j’pas vieille j’cligne des yeux…
J’ai l’impression que mes vies commencent à s’accumuler malgré moi en quelque part où je suis pas. C’est correct aussi, je suis pas trop down à l’idée de les trainer encore longtemps. Y’a rien que je voudrais moins que de revenir en arrière. J’ai l’impression d’avoir eu déjà genre huit vies à date. C’est quand même vraiment fatiguant. Des fois, je me demande pourquoi je suis toujours fatiguée, je le sais ben pourquoi au fond, j’pas épaisse, mais faut que je m’essouffle, sinon j’ai peur d’oublier de respirer. Je cours à gauche pis à droite je remplis mon pack-sac d’air qui pèse autant que de la roche.

Moi, mes bobos ont beaucoup voyagé, ils m’ont portée de l’école à la ville, oh oui. J’ai regardé par la fenêtre d’un autobus pendant des longueurs de pays avec mes bobos partout dans mon ipod, j’ai fumé mes bobos dans un parc avec mes amis qui me demandaient qu’est-ce que t’as je disais j’ai rien, faque ils savaient que les bobos étaient là, toujours là, revenus pour combien de temps on sait jamais. Mes bobos je les ai apportés chez le médecin qui regardait même pas au-dessus de ses lunettes, la tête penchée, il croyait pas à mes bobos je les ai pourtant vomis dans un party où je connaissais personne, j’ai taggué mes bobos sur les murs, je les ai barbouillés sur un cul, je les ai bavés sur un chest, droppés dans l’oreille sourde de trop de monde, je les ai écris soigneusement dans une carte d’anniversaire, mes bobos. Je voudrais arrêter d’empiler, je voudrais alléger mon bagage, retourner les sourires de bonté quand la fille me donne mon change à la pharmacie tu comprends. Tout trainer ça, ça devient lourd. Y’a rien que je referais, rien, je vois pas pourquoi je continue à trainer ça.

Je me souviens, quand j’ai rencontré Audrée, elle devait tellement se demander où c’est que je m’en allais avec mon suit de cross country dans les cours de psycho au Cégep. C’EST UNE MÉTAPHORE. J’avais de la peine, j’aimais quelqu’un qui m’aimait pas, FAQUE j’en parlais à Audrée dans les pauses le matin, le midi, le soir avant qu’on s’en aille chacune chez nous. On était pas encore amies de fin de semaine que j’y parlais de mon cœur qui souffrait, j’y faisais des petits récitals de mes poèmes, pas compliqué comme set up, l’important c’était les poèmes, le drame. Elle, a fumait son Honeytime aux pêches pis elle en redemandait pas, mais je continuais. J’y montrais des photos de mon amour encore sans qu’elle ait besoin de le demander, je «prenais les devants» comme on dit. On en parle des fois maintenant en riant, elle me dit que j’suis passée à ça que des fois elle me trouve bizarre, mais le reste du temps j’étais posée, moins obsédée, faque elle m’a donné une chance, ou trois milles, elle les a pas contées. Je suis du genre bébé-gâté, mais c’est moi qui s’est inventé ce statut-là, j’ai jamais été gâtée pourrie pour vrai. Sauf mettons en ce qui a trait au fait qu’Audrée a jamais arrêté de me parler.  Maintenant, elle est juste ben au courant que je suis bizarre, mais elle l’est autant que moi, à sa façon. Audrée; c’est mon amie-fille-relaxe qui devait tellement rien comprendre à mes histoires d’acharnements émotionnels. Si je croyais à une théorie fondée sur le genre, je dirais qu’Audrée c’est mon amie-gars, mais ce serait pas vrai, parce que sinon je serais sans doute tombée en amour avec elle avec tsé. On finit par se connaître.

C’est surtout les plus beaux moments de mes vies dont j’ai pus besoin, mais j’assume hen, je toucherais pas non plus aux plus laids, pour jouer fair-play. Si j’y retournais dans ces moments-là, ça les gâcherait, je pense, parce que j’irais avec mon cœur d’aujourd’hui, ma tête de maintenant, faque mon amour qui m’aimait pas, ben j’arrêterais juste d’y parler, je me dirais ben tu m’aimes pas, m’en va trouver quelqu’un qui m’aime, pis je braillerais mettons deux-trois mois au lieu de deux ans. Hey si tout le monde que j’ai aimé m’avait aimée comme je l’ai aimé, à l’heure qu’il est je serais sûrement au métro Beaudry à me regarder dans le miroir, à me dire des qualités en chantant «Un nouveau monde» la chanson d’Aladin, je serais ma seule amie, la meilleure, mais still la seule.

Les meilleurs moments ben y’a ma rencontre avec Audrée par exemple, en psycho, premier cours de Cégep, lundi matin, huit heures; fallait remplir les cases et écrire ce qu’on répondrait si quelqu’un nous accusait de quelque chose. J’avais regardé sur sa copie. À Que répondriez-vous si quelqu’un vous accusait de mentir? Audrée avait écrit : MENTEUR! À bien y penser, je l’ai aimée tout de suite finalement, même si est pas un gars.

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Aye pauvre René-Charles hen quand sa blonde va décider qu’a l’aime pu. Je lui souhaite de survivre, honnêtement. Sinon, ben j’habite proche du métro Beaudry, j’irai y porter des biscuits, kekchose.

http://www.youtube.com/watch?v=23R80FZEC28

Manquer de souffle, rien d’autre.

Salut beauté, tu me demandes de te donner des petits tips pour ton premier voyage que tu vas faire bientôt, je sais que peut-être tu attends une liste, genre des points, des places, des to do et des not to do, surtout que j’ai déjà visité les endroits que tu t’en vas entreprendre (ouais, tu t’en vas entreprendre un endroit très chère amie). Fuck, tu te mets la barre haute partir tout ce temps pour un premier voyage, je vais essayer de résumer les grandes lignes d’un départ, pou toe, pass chtm.

Je me souviens qu’il n’y a pas si longtemps, tu étais de ceux qui me reprochaient de fuir la réalité en partant partout à travers le monde, visiter des places qu’on s’en côlisse un peu, juste pour pas être où je devais être avec ceux qui m’aiment le plus pour aller chiller un peu avec des inconnus dans des endroits dont je ne t’ai jamais vraiment reparlé. Je ne t’ai jamais tenu rancune de ces propos et c’est pas aujourd’hui que ça se produira, bien au contraire, j’ai hâte que tu vois ces endroits dont je ne t’ai jamais parlé et que tu comprennes que raconter un voyage, ça ne se fait pas vraiment. Anyway, si t’es céli, la moitié du monde veut juste savoir si t’as frenché, pis tu trouves ça insipide de parler de french si t’as vraiment vécu ton voyage parce que tu te dis que frencher tu peux le faire dans ton lit chez vous sans même ouvrir les yeux, mais une affaire qui est drôle c’est que ta mère, elle, veut vraiment savoir tout tout tout ce que tu as fait, pis toi au moment où elle te dit : «Dis-moi tout tout tout!» tu penses juste au gars que t’as frenché, mais c’est jamais un french un voyage, c’est juste que c’est notre mère pis le principe du french nous revient toujours dans tête de temps en temps. En tout cas, saches que les voyages sont tout pis vraiment rien en même temps, un genre de paradoxe mère-french, les sentiments qu’ils évoquent sont toujours en toi, dans des petits endroits bien aux antipodes de ton esprit, mais malgré toi, y’a des petits fils qui les relient dans ton ventre.  Des fois tu penses qu’un voyage est fini et finalement tu en vois des traces dans ton quotidien (je parle pas d’un porte-clé de la tour Eiffel), tu te dis Wow j’ai fait ça, pis tu te dis que c’est niaiseux parce que là-bas tu t’habillais comme une crème pour les mains, genre utile pis tant mieux si ça fit t’avais pas remarqué, mais ici tu brailles parce que ta tsite robe fit pas avec tes nouvelles tsites bottes, tu vois le genre.

On part Envoyage de plusieurs manières, mais pas toujours pour les bonnes raisons et tu n’avais pas tort lorsque tu m’accusais de ne pas voyager pour ces raisons (les bonnes) parce qu’il n’y en a pas vraiment de ces raisons (les bonnes), mais y’en a des milliers d’autres (les mauvaises).

En premier lieu, ce que j’aurais aimé qu’on me dise, avant de partir avec mon petit (gros) pat-sac c’est que voyager, ça forme la jeunesse, mais le service à la clientèle aussi. En gros, il n’y a pas de solution miracle et si tu n’es pas capable de sortir de ta tête en prenant une marche à Montréal, ça ne se passera pas sur le bord d’un ravin à 2000 km d’ici. Sauf que ne pas être bien en quelque part ne veut pas nécessairement dire être bien nulle part, c’est paradoxal hen, mais c’est ça voyager (mère-french). Des fois, t’as le cœur qui veut exploser, ta cage thoracique te suffit pas, t’as pas assez de poumons pour prendre des puffs de tout ce qui t’entoure, tu te dis que c’est le fun de vivre, que ceux qui cherchent pas à partir Envoyage sont des sans-desseins niaiseux et pas instruits. Le lendemain, tu auras le souffle stand by en sacramento parce que ton neveu a fait ses premiers pas sans toi et aussi parce que ta grand-mère est rentrée à l’hôpital, même si est pas malade est juste tombée tu te trouves égoïste de pas être là pour l’aider à se lever de son divan, après ça tu vas skyper avec tes bests qui dînent ensemble des patates frites avec des fraises parce qu’ils ont brossé la veille dans votre bar préf, pis vas falloir que tu te parles vraiment fort dans ta tête pour pas revenir drette là là pendant que les frites sont encore chaudes.

On manque toujours des affaires; des projets, des bus, des coïts, des occasions, de souffle on manque de temps surtout tout le temps tout le temps on le manque et après ça on se convainc d’encore plus d’affaires qu’on est sûrs d’avoir manquées, qui fallait vraiment pas qu’on manque, qu’on est attardé mental d’avoir manquées, on se sac’ un sac de sucre sur le dos pis on le casse en notre absence parce qu’on se manque à soi-même souvent, on ne se suffit pas.

Pars, s’il-te-plaît, va-t’en, va ailleurs, vois autre chose, pitié. On oublie trop qu’on est pas tout seul, on oublie d’aller voir ailleurs si on y est. Le monde est grand, c’est fucké grand à quel point ah le beau cliché, mais je te jure c’est ça. C’est bon pour l’estime d’être petit de temps en temps, mais on se sent grand en bitch par d’autres bouts, mère-french je te dis. Quand j’ai tourné en rond pendant 2 heures à Biennes pour trouver mon estik d’auberge de jeunesse quand il pleuvait assez pour me tremper le t-shirt en dessous de mon imper et que le gars m’a vendu une carte de la ville 10  fucking francs suisses, j’ai failli brailler, mais quand j’suis arrivée à l’auberge pis qu’un australien dans la salle commune a levé la tête de son journal pis qu’il m’a demandé : «Is it raining outside?» J’ai catché que j’étais arrivée en quelque part. Juste te dire que j’ai pas ce feeling-là quand j’arrive à l’école.  J’ai répondu : «No, I just had a shower» pis je venais de me faire un nouvel ami, comme à la maternelle là, ben oui, un beau gros jardin d’enfants le monde je te dis, on a bu du vin pis on a parlé de nos pays pis de nos projets pis de nous-mêmes un peu, mais pas trop c’est personnel, on s’est donné des tips pour la suite pis du courage pour l’entreprendre. Deux jours après on s’est tappé dans la main on s’est dit : «Salut buddy, bonne continuité», mais en le pensant vraiment c’était même pas le jour de l’an t’sais. Tu remplis ton pat-sac à mesure que t’avances, mais y’est de plus en plus léger tu catches?

Le monde est smatt avec toi pis il t’attend pas, mais quand t’arrives, y’est content que tu sois là. Là oui je parle de montagnes pis de rivières pis d’arbres géants pis de ponts les plus longs du monde pis de rues qui descendent comme la plus haute glissade de Val-Cartier, de terre rouge oui est pas brune partout, c’est l’écologie. Le monde humain, lui, il change pas. Il t’attend pas, il t’attendra jamais, t’es vraiment un cheveu sur la soupe ok, mais tu peux faire en sortes que quand tu pars, il se convainque facilement que tu lui manques. Lis autant que tu peux, lis les boites de céréales là-bas aussi, lis les journaux, lis les pancartes, apporte-toi un dictionnaire, pose des questions, prends des notes, hey criss prends des notes sinon je te tue, après ça, fais des comparaisons. Fais pas l’épaisse, dis-toi que deux québécois c’est pas la population québécoise et dis-toi la même chose des allemands que tu rencontreras. Y’a toujours des petites mamies en quelque part qui vont t’aider pour ton chemin et des enfants qui veulent t’aider à te faire comprendre. C’est correct, c’est hot.

J’ai fêté ma fête de 22 ans avec des sexagénaires qui s’en contre-torchaient que ce soit ma fête, ma fête, ma fête!!!! Y’étaient passés trois fois par là eux autres, j’avais rien que ça dans la tête j’étais triste d’être toute seule pour ma fête ma fête. J’étais loin, mais pas toute seule pentoute, sauf que j’essayais de reproduire ailleurs tout ce que j’avais toujours connu chez nous. En vain, tu comprends bien.

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Je les ai eus quand même, mes 22 ans, en doutais-tu?

On en prend pis on en laisse là on est pas caves.

Il y a plein de moments dans ma vie dont je me souviendrai toujours, mais je te jure des moments pas si cruciaux, juste des moments photogéniques j’imagine, je m’en souviens, même pas besoin d’instacrotte (j’ai rien contre instragram, mais si instacrotte pouvait être un mot populaire, je serais pas toute seule à être plus heureuse dans la vie en général je crois). Mon premier souvenir dont je me souviens très bien, sans instacrotte bien sûr parce que j’avais même pas internet sauf à la bibliothèque anyways j’savais pas écrire dans mon premier souvenir chhhuuutttt, c’est quand ma mère m’a montré à attacher mes shoes, j’avais pas vraiment d’expériences cinématographiques, mais c’est un souvenir digne d’un Dépé repêché par un très grand Réal (bon pour ceux qui n’ont pas mes connaissances à propos du 7e art, je parle ici d’un directeur photo et d’un réalisateur… le veux-tu mon savoir tiens je te le sacre dans la gorge, le 7e art, c’est le cinéma, frères Lumière nomsayin’? -you know what I am saying-).

Dans ce temps-là, je lisais Cendrillon non-stop sans savoir lire, juste en suivant les mots avec mon doigt pis en récitant ce que je me souvenais de ce que ma mère m’avait lu, un bon exemple de stratégie adaptative que l’on retrouve chez l’enfant (moi).

L’étape shoes dans ma vie, je m’en souviens, cela se passa après ma première journée de pré-maternelle, (j’avais dû chigner en revenant de l’école que quelqu’un savait le faire et pas moi, je suis toujours jalouse des connaissances des autres, ça a pas changé alors je me doute que ça doit être ça) il y avait du soleil dans la fenêtre encore, la chambre était jaune, on était assises sur son lit ben leur lit, parce que quand on est mariés c’est leur lit qu’on dit estik que c’est fucké pu jamais avoir son propre lit, j’aime mieux pas y penser genre avoir le même bord de lit

TOUTE
MA
VIE (oui oui je crois au mariage comme promesse éternelle de deux âmes qui s’unissent devant Dieu…), en tout cas, on était sur LE lit double de la maison pis elle m’a montré ça (boucle-tourne-rentre-tire). Je pensais que quelque chose allait se passer genre médaille de la grande fille de la semaine.

Hélas non, quand je suis sortie de la chambre, mes lacets tights tights, mon frère m’a juste donné une bine en me disant que lui, il savait le faire et ce, à trois ans. No médaille, juste un beau mensonge typique de grand frère pour te faire feeler cheap.

SACHES BIEN QUE TU SAURAS QUE le lendemain, je jugeais le monde qui savait pas comment faire pour lacer. «Hen! Tu sais pas lacer… a-e-yo-ye. Hen, ben là, je vais te montrer à lacer mon chouchou» j’étais très heureuse de transmettre mon savoir aux plus démunis de ma classe qui ne savaient toujours pas comment lacer.

Pour les autres qui avaient appris tout croche (boucle-boucle-nœud), ces âmes perdues ne voulaient rien entendre, mais je les laissais faire, ils allaient finir par apprendre par eux-mêmes que boucle-boucle-noeuf ça fait bébé. T’sais, on n’est pas toujours ouvert, frais, disposé, à se faire apprendre des trucs random pis c’est chill aussi.

Genre TOÉ qui dit : «ah! 🙂 (sourire complice avec qui avec personne parce que tu me fais un sourire complice pis on est pas des complices) tu verras bien… tu finiras par comprendre…» non mais tais-toi donc, à quatre ans je savais déjà comment faire (bine bine, kin toé).

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Arrête de me sacrer ta pseudo-sagesse dans le fond de la gorge, ça me fait lever le coeur.

Des nouvelles de l’ouest d’un autre pays.

Salut ma belle Myriamour, merci de me donner des tes nouvelles. Des olympiades d’hiver! Nice job de rêve ma fille, tu fais ben ça, j’ai eu l’impression d’être dans ta cuisine à m’étirer la jambe sur le comptoir pendant que tu me contais ça (dis pas à ma mère que je mets ma jambe sur ton comptoir please). En ce qui concerne ma propre quotidienneté, j’avais l’impression que rien se passait (quotidien style), mais tantôt on a skypé un peu avec Sammy pis j’ai réalisé qu’il se passe des trucs, c’est peut-être aussi parce que Fred dit 50 mots pour dire des affaires qui peuvent être dites en 3 mots par moi, mais qu’est-ce que tu veux, c’est de même qu’on décroche un diplôme, c’est pas pour rien qu’elle s’en va à la maîtrise. Alors je vais faire comme si j’étais Fred, c’est pratique et ça commence déjà bien regarde déjà tout ça d’écrit.

Il se passe des choses, mais va pas croire que LES CHOSES SE PASSENT 😉 il se passe par exemple que c’était le départ de Jules lundi alors on est allés où on travaille et Morgane était saoule alors elle avait oublié que Max lui a dit cinq fois que c’était fini entre eux. Ben pas fini genre «salut Mor, ça va? Bonne soirée, j’veux pu te parler, t’es laide, beurk beurk», mais fini genre «salut bébé ça te tente tu qu’on jouisse à soir? Idéalement en même temps en écoutant de la musique trash parce que les deux on aime ça jouir et la musique trash, mais la musique trash c’est surtout pour que ça enterre les bruits qu’on va faire tout le temps qu’on va travailler pour jouir idéalement en même temps». Elle était déçue parce qu’elle avait parlé de lui à tout le monde dans un party en étant vraiment saoule en disant que c’était l’homme de sa vie parce qu’elle croyait aux âmes sœurs depuis qu’elle l’avait rencontré. Je me dis que c’est ben tanpis, elle avait juste à fermer sa gougoune t’sais, elle a couru après son humiliation que je me dis, je la juge pas moi je cours toujours après le trouble, ça s’équivaut. T’es tu un peu d’accord? On dirait je pense que oui.

Aussi moi je travaille tous les jours à 7heures alors c’est sur qu’il se passe moins de choses quand à minuit on lit Madame Bovary dans son lit, je suis jamais à la recherche du grand frisson de soirée comme si je travaillais juste à 14heures le lendemain genre COME ONNN JE TRAVAILLE JUSTE À 14 :00 (prononcé deuzeures) DEMAIN PAS LE CHOIX DE FAIRE DE QUOI. Anyway Bovary a me fait réfléchir là t’sais, un bon classique de la littérature hen, l’adultère pis toute ayoye hen. Bon.

Hier Fred m’a dit que j’y ai jasé ça quand elle est arrivée à maison, je la crois sur parole parce que moi je m’en rappelle plus, ça faisait déjà 30 minutes que je dormais et je sais aussi qu’elle avait fumé un joint de pot avec Jon fak t’sais dans le fond j’ai pas du manquer grand chose parce que ça devait pas voler haut cette conversation-là, la buzzsleepy pis la buzzweedy. Moi là quand quelqu’un dit «j’ai pas fait grand’ drogues dans ma vie, j’ai juste fait du pot» ben je le crois sur parole, j’ai même pas envie de m’obstiner parce que faire du pot, ben c’est comme se mettre du mush dans le nez, faire deux cokes pis manger de l’héro. Parlant de joint de pot, je reviens plus tôt que prévu finalement parce que j’ai accepté un stage en enseignement dans un CÉGEP. Je dis ça comme si je faisais une faveur au CÉGEP, c’est pas comme si j’avais gagné quelque chose non plus, c’est pas du hasard, mais c’est qu’à mon travail j’ai dit «yeah I have to leave, I accepted an internship in a school back in Montréal» je sais même pas si ça se dit, mais me semble j’ai déjà entendu ça, mon niveau d’anglais est rendu pas pire high level, je dis des phrases de chansons sans leurs mélodies, le monde s’en rend pas ou peu compte pis je vois dans sa face qu’il me trouve de plus en plus meilleure. Sauf une fois une fille m’a dit : «I understand everything, good job!» et j’ai répondu «all the things she said». Ça a pété le beat de mon ascension vers le monde anglophone, mais le lendemain ça avait l’air correct. «Everything little thing is gonna be alright» que je me suis dit.

Fak c’est là le 20 août je suis back avec idéalement un bon petit montant de pognon qui fera que j’aurai pu à travailler pour le reste de mes jours, mais dans la réalité à peine de quoi survivre quelques semaines je pense. On pourrait courir ensemble si tu veux, courir le dimanche ça se fait bien on se sent mieux le lundi pis anyway on se sent toujours un peu mal de sortir le dimanche. Là je parle pour moi bien entendu, mais je t’inclus parce que j’y crois, à notre course, toi je pense pas que le mot dimanche t’empêche de sortir, parce que la preuve je sais qu’un moment donné Entrée Interdite t’avait même pas empêchée d’entrer, t’as toujours été plus game que moi, moi je me souviens quand j’étais jeune un moment donné on avait pilé dans un jardin le soir chez une madame pis j’avais peur qu’elle me retrouve avec le footprint de mes shoes fak.

Jon est encore trapu, vraiment smarty, il a encore ses beaux cheveux de prince et je commence à assimiler qu’il est parfois de mauvaise humeur et que dans ce temps-là il y a rien à faire, faut pas m’en vouloir j’avais jamais vraiment catché, j’ai de la difficulté à comprendre que y’a du monde que deux trois jokes bien placées ça suffit pas à les défâcher, c’est vedge je comprends plein d’affaires genre la théorie bourdieusienne sur l’autonomisation du champ littéraire et je suis capable de l’appliquer dans mon quotidien, mais y’a plein d’autres choses que je catche pas genre Jon qui est pas chatouilleux mettons, mais qu’il se force même pas pour rire un peu. En tout cas, il a l’air heureux dans la mesure où on peut l’être et là-dedans je m’inclus évidemment parce que qui est-ce qui est heureux de façon démesurée je me le demande bien. Il aime lire, apprendre, s’obstiner avec Fred sur qui a dit quoi et qui a pas vraiment dit ce qu’il voulait dire mais que finalement il se rappelle qu’elle a dit ça il y a deux ans dans un demi souffle alors ça comptait pareil parce qu’elle avait l’air de le penser vraiment alors c’est un argument poids dans la conversation. Des fois je m’en vais de la conversation parce que j’ai peur qu’ils se retournent vers moi en disant «toi? T’en penses quoi?» Ouash dans ce temps-là hen comment on se sent.

J’avais une amie à ma job pis elle a trouvé le moyen de crisser son camp. Ça me fait penser à la mère d’un gars que j’ai aimé elle m’avait dit un soir à table «t’en as beaucoup d’amis toi, moi j’en avais juste une pis elle a trouvé le moyen de mourir». C’est pas vraiment comparable, mais t’sais Annie était vraiment smatt pis je travaille des fois onze heures d’affilées depuis qu’elle est partie fak t’sais moi too je fais un peu pitié. Bon donne-moi des nouvelles, je t’aimebrasse bien fort.

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Aussi Annie un moment donné m’avait dit «I don’t really date guys» j’avais répondu «it is such a crying, crying, crying shame».

Mon rêve d’olympiades.

Hey, j’espère que tu vas bien, j’espère toujours que tu vas bien, même si en tant que tel je fais pas grand chose pour que tu sois top shape, des fois j’te jure, je marche dans la rue et je me dis : «j’espère qu’elle va bien», mais c’est vrai qu’après y’a rien d’autre qui se passe. Tu veux de mes nouvelles, tu veux te détendre, pas réfléchir pendant kek menutes, prends ça biouty, de la belle quotidienneté, comme ça, t’auras pas hâte de revenir non seulement à cause du frette, mais aussi tu vas te dire ouin ouin ouin peut-être que je manque pas trop d’affaires à Montréal finalement.
L’autre nuit, j’ai rêvé à tout le monde que je connais, mais pour vrai, pas comme quand j’écris à **** pour lui dire que j’ai rêvé à lui comme ça ça nous fait un sujet de conversation. Non non. Un vrai rêve comme quand  lui et moi on était encore ensemble et que je lui contais toujours mes rêves le matin (sauf quand ça parlait de ****** (je mets des étoiles din coup que la Chine intercepte ce message et les retrouve tous les deux et leur envoie, je voudrais pas qu’ils découvrent mes subterfuges) en tout cas on dirait que je suis la fille avec le plus d’ex au monde dans ce début d’email-là, mais non, je rêve surtout beaucoup, ah pis non oui j’ai beaucoup d’ex, ton père c’est mon ex pis ton frère c’est mon nEXt haha trop fort yahou.

C’est vrai que ça doit être gossant habiter avec moi parce que quand je me réveille, ben pendant que tout le monde boit son café tranquille sans rien demander au monde entier, moi j’ai des gros buzzs de flashs back de mon rêve de la nuit d’avant pis j’interromps toujours le silence en disant : «Ahhhhh mais c’est À ÇA que j’ai rêvé cette nuit !» T’sais, je sais que personne attend vraiment de compte-rendu de mes rêves, j’pas épaisse, mais je m’en fous, je clanche sué résumés dès que quelqu’un lève la tête en ma direction, je prends pas ça pour un réflexe genre quelqu’un parle, je lève la tête OH NON, je prends ça pour de l’IN-TÉ-RÊT. Dans cet exemple de rêve-ci, le flash m’est revenu plus tard en journée, même principe qu’au déjeuner, sauf que c’était au souper, j’ai raconté mon rêve comme si c’était un sujet de conversation, mais je me sens pas trop mal parce qu’après ça on a parlé chacun notre tour de notre opinion concernant les services offerts par la STM. Moi, ils me satisfont, si tu veux savoir. Je pense que toi aussi, tu chialais jamais contre les transports en commun, t’es tellement compréhensive 🙂 .

Or donc, dans mon rêve de cette nuit-là (non tu vas pas y échapper, t’avais juste à pas partir, quand je te les contais live, je faisais des raccourcis parce que je voyais ta face se tanner, mais là c’est un message, je te vois pas, subis les conséquences). Y’avait pas mal de monde surtout c’était un concept genre olympiades secondaire 5 mais en plein centre-ville, des olympiades d’hiver, avec du monde en salopettes et tout (tout = foulard, gants, tuque). Dans ce que je me souviens de mon rêve, moi j’avais mis mes bretelles de chaque côté de mes hanches parce que ben peut-être que j’avais pas froid dans le moment que je me souviens de mon rêve, ça ou je me trouvais trop stylée, c’est aussi ben mon genre (tu me vois pas là ces temps-ci mais estik je rock le shit je porte genre des couleurs, j’ai presque totalement délaissé le beige). J’avais le cœur rempli d’amour dans mon rêve parce que y’avait tous mes quarante-deux mille exs réunis au même endroit, mes exs chums, mes exs blondes, mes exs de dans ma tête qui le savent pas qui sont mes exs, mes excellents souvenirs, mes exs colloques, mes extrêmement aimables amis, mes exemples de bon goûts vestimentaires (toi), ouais finalement c’était peut-être un rêve de mode olympienne, je suis pas sûre, mais surtout, je me souviens que y’avait aucune technologie dans mon rêve, le monde se parlait par le bouche à oreille ou genre des walkie talkie (ça c’est pas vrai, mais j’aurais aimé ça et c’est mon rêve fak je l’ajoute). En tout cas, personne contait son temps, c’était propre malgré qu’il y avait beaucoup de monde, y’avait du monde qui jouait de la musique, tout le monde chantait et disait des jokes fort pour faire rire tout le monde, toi t’étais première rangée, c’était le genre de jokes mettons je me mets un bout de banane molle sur le menton et je te dis : «quesser quiaaaaa ? pourquoi tu ries ?», il y avait aussi des descentes de crazycarpet et des compétitions de roi de la montagne. Mes olympiades de rêve, quoi ! (hihi)

Le wannabe climax de mon rêve prend place lorsque je suis assise sur le bord d’un tsi feu de foyer et que tout à coup, un gars que je connais très bien pis toi un peu moins mais tu le connais quand même t’sais nous sommes de bonnes amies je te le présente une fois pis après je t’en parle pendant 4 ans, classique. Je dirai pas son nom parce c’est un nom spécial dans mon cœur, mais juste pour dire le gars spécial était aux olympiades avec sa blonde fak ça donne une idée de pourquoi je dis pas son nom, je veux me tanner de dire son nom mais tu sais qui c’est parce que déjà avant que tu partes je te disais que j’avais hâte de pus dire son nom. En tout cas il vient se coucher sur moi (même principe que les deux autres noms plus haut là je voudrais pas que Monsieur Internet lui envoie ce e-mail là et qu’il se dise : «Ayoye, elle dit encore mon nom dans des e-mails», tu vois le genre alors je dis «il») il se couche sur moi, mais pas dans le sens de la mauvaise position, plutôt j’étais assise et lui est venu se mettre raide comme une barre sur moi, ses hanches sur mes genoux, le reste de son corps dépassait de chaque côté, comme quand Messmer fait tenir le monde raide comme une barre à ces spectacles, mais dans mon rêve ça se pouvait sans hypnose, il était droit comme une barre. J’étais contente qu’il vienne se coucher sur moi, même si c’était juste droit comme une barre parce que tout le reste de mon rêve c’était un peu trop calqué sur la réalité fak on se disait juste salut et on avait pas grand chose à se dire. La bonne idée que j’ai à ce moment-là dans mon rêve, c’est de faker (prononcé féyeké) que je suis médecin et de faker que je lui fais une opération. Je découpe sa chemise avec mon majeur et mon index, je lui fais des incisions avec mon pouce, je joins mes deux mains et je fais des pressions sur son torse pour le réanimer, je lui défonce le thorax pour que son cœur recommence à battre, ah oui, je lui fais quelques injections aussi en poussant mon pouce entre mon majeur et mon index vis à vis sa grosse veine de bras, genre de rêve qui se peut en médecine je pense, mais je me trouve vraiment bonne d’avoir inventé cette intervention chirurgicale-là sans études médicinales.

MAIS LÀ pendant qu’on rit plus fort que tout le monde qui rit déjà fort, ben tout le monde se retourne vers nous et je réalise tranquillement que sa blonde est déjà là à nous regarder et à avoir de la peine, je vois sa tête entre mes deux jambes, j’ai une vision bionique dans mes rêves, oui ça se peut. Je vois sa face de blonde triste de blonde qui se dit : «ouin y’ont déjà couché ensemble», c’est pas ça qu’elle se dit, mais je me sens mal pareil, parce que sa face est vraiment triste pis d’habitude c’est moi la face triste de la blonde qui se dit : «ouin y’ont déjà couché ensemble». Fak (celui-ci se lit comme il s’écrit) là je me lève d’un bond, il tombe à terre sûrement dans la vraie vie, mais là c’est un rêve il rebondit, je le regarde pas, je sais juste que je m’en vais mettre mon manteau, je m’en vais tout court. Je suis persuadée que tout le monde me déteste, que c’est fini, tous ces beaux efforts d’olympiades avec du monde qui comptent pas leurs heures, qui bénévolent pour une fois, qui ont pas les cheveux étirés ni de mascara pour une fois, je m’en vais de tout ça, parce que j’ai peur d’avoir tout gâché, au lieu d’aller m’expliquer, de dire : «Voyons, je le voyais comme un patient, je te le jure, notre relation était professionnelle», je lui dis rien à celle qui est triste et que son chum sera pas capable de consoler parce qu’estik qu’un gars ça console mal. Je m’en vais, bye bye les olympiades, maudite histoire d’opération fakée (féyeké) que j’assume pas.

Peut-être que tu te dis que mon rêve a pas rapport avec mon quotidien pis des nouvelles de moi, mais attends un peu, check moi bien aller, parce que là y’a un dénouement et une morale.

Rendue à la mi-chemin de mon départ, je réalise que je suis partie (y’était temps, mais écoute on n’a pas tous des bourses d’excellence à l’uni comme toi). Je me dis : «T’es pas tannée de te sentir de trop partout? T’as rien fait de mal, c’est ton idée les olympiades pis tout le monde est content, pourquoi tu t’es enfuie, maudite peureuse, c’est ton rêve le monde sans maquillage qui joue dans la neige, pourquoi tu l’as laissé à d’autre monde? Retourne là-bas pis dis-leur que t’aimes tout le monde, t’es juste à chier pour le dire et surtout pour le démontrer comme il faut». Je me suis répondu : «Yo t’es impolie». T’sais comment j’aime pas le monde impoli, j’en revenais pas de l’être moi-même envers moi-même.

Bref, je voulais que tu saches que pour la nouvelle année que nous ne commençons pas ensemble, je ferai beaucoup d’efforts. Je deviendrai une personne émotionnellement démonstrative, pour toi, pour moi, pour nous. Saches que dès ton retour, j’irai dormir chez toi pendant une semaine, collées-collées. Aussi, dès que tu seras atterrie, nous unirons nos efforts et nos connaissances culinaires pour créer un plat qui portera nos deux noms ensemble, nos deux noms ou bien les noms de nos passions communes ! moi : le soccer intérieur toi : le théâtre de l’époque de la Renaissance (les contraire s’attirent, c’est bien connu ou bien sucré-salé c’est comme tu veux).

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Je t’aime, bonne année même si t’es pas sur mon lit à faire des chandelles que tu m’obliges à noter sur 10.

Le merveilleux monde de l’improvisation.

L’histoire avec 29 fins. La trentième vaut vraiment la peine.

ÎLE ET AILE se sont rencontrés à une soirée d’impro tout ce qu’il y a de plus ordinaire comme soirée d’impro.  Ça, ça veut dire, trois-katt bonnes impros (une border sentimentale, deux-trois vraiment drôles pis ton joueur préféré t’a pas déçu dans une impro où il jouait un prof de corde à danser).

À la fin du match, quelques blagues qui devraient pas être ries le sont parce que le match prend place dans un bar ousser que les café Baileys font effet (haha qui qui prend ça à une game d’impro lève la main, je le marie). En tout cas, Île et Aile restent après la partie parce qu’on est entre Noël et le jour de l’an et que sérieux le 27 décembre, fuck y’a pas grand chose à faire (c’est une ligue de garage, pas dans un Ciigep), ils prévoient peut-être frencher chacun de leur bord, mais ça si c’est le cas, je suis pas au courant. Aile, c’est ma bonne amie, pis Île ben on l’haït déjà parce qu’il a reçu l’étoile du match et on l’a vu dans une seule impro drôleslashbonne max, on se dit que c’est sans doute le favori du public et nous ben on trippe pas mainstream-impro.

La soirée dérape un peu parce que toute l’équipe reste finalement et le public aussi Oh Boy les cafés Baileys rentrent au poste, on a même pris des shooters de Sour Puss tant qu’à y être (ça c’est peut-être vrai). Le monde d’impro ça fait toujours des concours de c’est qui le plus drôle, même quand le match est terminé. Quand ils dansent : jokes, quand ils vont fumer : jokes pour le reste du monde sur la terrasse, quand ils sont dans le taxi : joke pour le chauffeur, quand ils se cruisent : si tu réponds à mes jokes, on se rappelle demain. Ils font les pires grimaces que t’auras jamais vues, mais sont vraiment polis quand tu les présentes à tes parents. Des affaires de même d’improvisateurs.

Bref Île fait de l’impro, pas Aile, mais Aile répond aux jokes ENWEYE S’EN ‘A PO PEUW, quand elle boit elle parle fort, quand elle rit, elle se pitche fort la tête par en arrière et/ou fort par en avant, elle se «fond dans la masse improvisatrice» comme on dit toujours (quand on boit des cafés Baileys).

Lorsqu’une des amies de Aile se pousse vers deux heures du matin avec le meilleur ami de Île pour aller mieux s’entendre parler de l’ensemble des évènements ayant menés à la révolution bolchévique de 1917 tranquilles, Île et Aile se ramassent pas tous seuls pentoute parce que la soirée est pas terminée, mais utilisent ce prétexte-là pour se dire salut sans se le dire vraiment. «Ouin qu’est-ce que tu penses qu’ils s’en vont faire?» qu’elle lui demande. COQUINE. Île se fait pas chier, ni une ni quatrecinq, il essaie l’embrasser. Elle se recule, mais pas trop quand même y’est cute. «Je sais même pas ton nom», qu’Aile dit, «Comment tu aimerais que je m’appelle?» qu’Île répond. Elle met même pas un petit lol dans ses yeux et décide qu’il s’appelle Éric, kin toé. La nuit qui vient, ils se lanceront les phrases suivantes dans l’ordre comme dans le désordre :

«Tu embrasses vraiment bien pour un gars»,
«Je veux bien aller dormir chez vous, mais je dois partir tôt demain, je travaille»,
«Si tu veux pas rester, trouve-moi pas des défaites»,
«Mets ton manteau, ça me turn on les manteaux d’hiver»,
«T’es tu plus café ou jus d’orange»,
«Je m’imaginerais jamais finir avec quelqu’un qui soit plus jus d’orange»,
«Je suis très mêlé ces temps-ci, tu me pognes pas dans un bon moment»,
«Regarde donc ça, je viens de vérifier mon horaire, je travaille pas demain finalement»,
«Encore»,
«Plus fort»,
«Boumachikawakachikawakachikaboum»,
«Hen, Hen»,
«Oh yeah»,
«Fuck on est bien»,
«Je te jure oui il était pas plus gros que ma main quand mes parents l’ont acheté, on l’a nommé Mano»,
«Je sais pas comment réagir à ce que tu viens de dire»,
«Ça paraît»,
«Shit oui, comme ça, oui»,
«Bye, bonne journée».

Première fin.

Après cette nuit-là ordinaire pour du monde d’impro, c’est là que le fun arrive vraiment parce que là, le match est fini, mais la game commence (OHHHHH SHIIITTT trop bon). Île et Aile se recroisent pas tout de suite à l’école (ça viendra plus tard, là c’est les vacances de Noël je l’ai dit tantôt). Île capote pas tant à l’idée de revoir sa Lady Marmelade, mais il dit pas non, mais il dit pas oui, Île joue la carte du Guide Touristique, ça, ça veut dire : «Ce soir, bien sûr que non je ne peux pas te voir, mais il y a une superbe expo au Musée de la civilisation! Je te suggère fortement d’y aller avec tes colloques». Aile ne veut pas aller au Musée de la civilisation avec ses colloques, alors, elle relance des invitations à qui mieux mieux. Île reste sur ses positions de pas trippeux sur Aile, mais tente une autre carte, celle du : LonelyCocooningGoodGuy, ça, ça veut dire : «Ah je fais pas grand chose ce soir, probablement écouter 19-2 sur tou.tv, c’est mon émission favorite, je te la conseille fortement!»

C’est pas qu’Aile est pas vite vite, ça fait juste un bail qu’est céli, elle a envie d’encore dire boumachicawakachikawakachikaboum, that’s it (trop pas that’s it, mais c’est ce qu’elle dit).

En toué cas, Île disparaît dans la brume, jusqu’à la rentrée en janvier et là PLAN SÉQUENCE DE 15 MINUTES SUR UNE TUERIE À L’ÉCOLE… non, désolée Île, tu peux pas jouer dans ton téléroman favori, y’a pas de casting pour le LonelyCocooningGoodGuy là-dedans. À la rentrée, ils se croisent à l’école, elle dit salut vite vite parce qu’elle a pas envie de plaquer dans le cou, GoodGuyFinishedWithCocooning vient lui dire plus que salut parce que c’est GoodGuy. Après ça, elle revient chez elle et parle de la rencontre fortuite à ses colloques qui oublient de lui dire  que ça change absolument rien à l’histoire qu’ils se soient revus et qu’il lui ait parlé «genre 5-10 minutes», alors elle décide de lui réécrire le vendredi suivant (maudite technologie). Aile lui donne son numéro de téléphone en indiquant qu’elle aimerait bien qu’il l’utilise (haha non je pense qu’elle a compté sur lui pour lire entre les lignes, GoodGuyReadingBetweenTheLines).

BEN SURPRISE GÉNÉRALE, il l’a UTILISÉ (le #)!

Ils se rejoignent en quelque part avec leurs amis respectifs; Aile en a deux, Île en a un, Aile a peut-être l’impression d’avoir gagné, ça aurait été mon cas tka………………….  ……… ……………. ………………………

Les choses se passent pas pentoute. Cela pour trois raisons principales :

  1. Aile a bu pour se détendre, Île la size trop pas…
  2. Leurs amis respectifs se semi-pognent sur ce qu’est le théâtre de nos jours…
  3. Sa petite sœur est venue le rejoindre en fin de soirée, elle aussi avait bu, mais c’est elle qu’il a ramenée à maison.

Somme toute une belle soirée (c’est ce qu’elle dit).

Après ça, ils se revoient à une autre soirée d’impro, elle rit fort dans la salle quand GoodGuy se trompe sur la date de la chute du mur de Berlin pour qu’il l’entende… se pousse sans dire bye à GoodGuy, parce qu’elle veut se faire courir après…

Île la retexte pour lui demander pourquoi elle est partie sans lui dire bye…

Aile répond pas parce qu’elle veut se faire courir après …

Île écrit sur son wall l’explication à son erreur de mur de chute de whatever…

(Oui oui, boring de même, mais n’abdiquons pas! Vive l’acharnement!)

Aile répond à son post…

Ils se revoient à l’école….

Aile le réinvite à utiliser son numéro…

Île le réutilise…

Ils prévoient une date pour boire du vin dans un lit…

C’EST LÀ que la TRENTIÈME FIN ARRIVE OH OUI. Aile n’assume plus de le revoir seul à seule à seuls. Aile organise un party chez elle pour pas avoir à affronter le seul à seule à seuls.

Aile, le rendez-vous approchant, l’avertit.

Île répond : «On va laisser faire, j’essaie d’arrêter de fumer».

(!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!)

Cela dit, Aile n’abandonne pas complètement (rendu là, je vous l’accorde, ça vaut pas tant le boumachikaboum), elle délaisse complètement son orgueil vers 2 :00 (AM) lorsqu’elle lui texte, en ultime tentative: «Booty Call» (!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!). Y’a ben des estiks de limite au monde de l’improvisation que je me dis, mais Aile ne pense pas ça à ce moment précis de sa vie, en fait, je doute qu’elle songeasse à quoi que ce soitasse. Message auquel il n’y a, heureusement, finalement, agréablement, jamais eu de réponse.

Le merveilleux monde de l'improvisation

Si tu lis ça GoodGuy, je veux que tu saches que je sais que tu n’as pas arrêté de fumer.

Photo : Christian Quezada

Une vraie histoire qui se peut avec une fin bizz comme je les aime.

J’ai vingt ans et j’ai le cœur brisé, je déménage dans un autre pays** pour quelques mois, c’était déjà prévu avant que j’ai le cœur brisé quand même, je suis impulsive, mais pas le genre impulsif déménagement, juste impulsif couper mes cheveux, mettons.

J’arrive là-bas, je fais une coupeule de chutes de pression, je suis pas bien, j’ai mal au cœur, il fait chaud en bitch même si c’est l’hiver là-bas (informations sur le pays mystère). Je suis avec une de mes amies qui catch pas trop mes malaises physiques, mais on en rit ensemble dans l’autobus quand c’est bondé, on se rassure entre nous, elle me dit que des fois les gens font de l’anxiété et que c’est sans doute mon cas, je ne me sens pas trop concernée, moi j’ai le cœur brisé. Brisaillé brisouillé, mon amour is gone with the wine et une poulette que je trouve même pas belle, eurk eurk, crachat crachat, ouch ça fait encore mal même si je dénigre la fille dans ma tête.

Nous allons à l’école, j’apprends la langue de cet autre pays**, les choses vont bien, ma famille d’accueil m’accepte, pas de nouvelles de mon babe qui s’en torche de mes expériences nouvelles et de moi qui se transforme à vue d’oeil, on dirait de moi une belle fleur ou mieux, un papillon, je me décris moi-même comme transfigurée quand je lui écris des e-mails qui deviennent des soliloques à force de non-réponse. Une certaine fin de semaine, on se rend dans une des plus grandes villes du monde**.

Ce qui devait arriver arriva, un samedi soir, dans une auberge de jeunesse d’une des plus grandes villes du monde**. Tout le monde s’attend pour aller dans un bar branché, je chill avec des animateurs de MTV, on est stand by parce que l’aubergiste fait l’amour sûrement vraiment tendrement au premier étage avec une sexy lady qui est venue le rejoindre derrière son comptoir quelques minutes plus tôt. Il nous a dit, dans la langue du pays* : «Attendez-moi une petite demi-heure». C’est ça qui est arrivé qui devait arriver, à ce moment-là, j’ai compris ce que personne m’avait dit avant que je parte en voyage pour la première fois de ma vie : «Tu es ailleurs et pourtant, tout est pareil, tu ne changes pas, les autres changent pas, mais tu fais des choix qui t’appartiennent, c’est ça la différence avec quand t’es obligé, chez vous» (c’est pas that’s it en ce qui a trait aux voyages, mais les voyages, c’est un autre texte). Alors je me lève d’avec le monde de MTV parce qu’à part me dire qu’ils sont des vedettes ils me racontent pas grand chose à part des histoires de caméraman. Je vais chiller avec ma chum de fille pis on fait de la claquette dans notre chambre, stand-by avant le bar branché.

Rendus au bar branché, on rencontre du monde charmant, je leur explique que je ne parle pas très bien la langue du pays, ils me demandent qu’est-ce que je parle, DABORD? Je leur dis que je parle français, ils en reviennent pas leurs yeux, je suis devenue une reine, le pays me charme, oh boy c’est ma soirée. Le temps que je me retourne, les filles avec qui je suis venue frenchent comme s’il n’y avait pas de lendemain, moi je suis frue, parce que je suis toujours frue quand j’ai envie d’être avec du monde que je connais et qu’eux préfèrent frencher comme s’il n’y avait pas de lendemain, ça change certainement pas parce que je suis dans cet autre pays**. Elles frenchent toutes sauf une, c’est important que je le dise parce que son chum est resté au Québec et s’il lit ça, il sera content de savoir qu’elle ne frenche pas car c’est la vérité. Je décide d’aller danser. Seule, entre les filles que je connais et leurs nouveaux chums et celle qui se fait supplier de se laisser frencher, mais qui dit : «Non non, mon chum je l’aime». Je les haïs tous anyway parce que moi j’ai le cœur brisé.

Un moment donné, JE ME REVIRE, je vois un tsi-gars l’air gentil gentil, il danse pas, il regarde même pas les filles, y’a l’air dans la lune dans un des plus beaux bars que j’ai vu de ma vie, le gars y’est dans la lune je me dis ben là, c’est mon best ou quoi. Je vais le voir, je lui demande dans sa langue** s’il veut danser avec moi, il me demande pardon, je lui répète, il me redemande pardon, j’ai envie de faire fuck off, mais je répète en anglais, il me dit : «Yes, of course». S’en suivent des moves tous plus awkwards les uns que les autres, le gars y feel pas là, je lui fait des beaux sourires, il bouge pas, il fait juste me regarder, il dit : «Ok je vais aller déposer mon foulard là-bas», je dis : «Ok», je le suis, entre temps il me pousse à terre sans faire exprès, je m’ouvre le genou, j’ai envie de dire : «Ben laisse faire», mais il s’excuse tellement, je le trouve gentil, il veut aller s’excuser dehors pour que je l’entende bien s’excuser, je suis un peu frue, je voulais danser, je lui explique que je veux danser, il bouge même pas, il me regarde je le regarde me regarder. Là mes sourires sont moins smatts mettons, les filles que je connais viennent me voir, elles me font des thumbs up, je leur crie : «POU MOI, J’AI POGNÉ ‘A SEULE TAPETTE DANS L’BÔR», elle rient, me font des thumbs up, retournent danser. Il me dit dans sa langue** : «Je comprends le français». Haha non c’est pas vrai, ça aurait été un bon punch, mais non, il me dit plutôt : «Excuse-moi, c’est que tu es vraiment trop belle». BEN VOYONS DONC TIT-MOGNON FALLAIT LE DIRE AVANT MÔMAN T’AIME DONC BEN TOUT À COUP.

Je lui dis : «Ok viens t’excuser dehors». Là, on parle toute la nuit, comme deux gros enfants un peu laids à mesure que le soleil se lève (les bars ferment pas dans ce pays-là), mais on s’en fout, mais vraiment, parce qu’on est ensemble et qu’on a l’impression qu’on tient quelque chose t’sais, les deux on a beaucoup étudié et on consomme beaucoup d’actualité et de littérature, on a perdu beaucoup de personnes dans notre vie, dans ce temps-là c’est plus difficile d’y croire tsé. Il me fait la grande demande d’amitié Facebook en direct de son iPhone, c’est ma première fois en direct, je le trouve vraiment hot d’avoir internet sur son téléphone, (c’était il y a cinq ans, quand même). Il trouve ça cute que j’aie des taches de rousseur, il trouve ça cute que je parle français, que j’aie des verres de contact, que je sache comment dire merci dans sa langue**, que j’ose sortir de mon pays d’origine, que je lui aie demandé de danser, que je comprenne ses jokes, que j’ose dire que je ne crois pas en Dieu. On se fait des promesses, on doit devenir écrivains tous les deux avec des pseudonymes, apprendre l’allemand, vivre à New-York. Le premier qui écrit un roman l’envoie à l’autre voici mon adresse postale, à bientôt. Il est sorti dans ce bar-là ce soir-là avec son ami qui a le cœur brisé, son ami au cœur brisé quand il nous a vus, il a pas eu le cœur moins brisé, mais il s’est dit que ça allait passer, il a jasé avec mon amie-qui-frenchait-pas et c’est ce qu’il lui a dit. Bye bye, mon beau, l’avenir a l’air cute avec toi.

On s’est pas réécrit, on s’est pas revus.

Un mois plus tard, je réécris à celui que je crois être mon âme-sœur parce que quand je rencontre quelqu’un (je dis quelqu’un, mais je veux dire gars, j’ai été élevée avec Disney de pogné dans gorge, come on), je crois toujours à l’âme-soeurité. Je lui dit que je reviens dans sa ville, une des plus grandes villes du monde** et que j’aimerais le revoir. Il me répond que lui aussi, je suis stressée. Je squatte chez une fille que je ne connais pas, avec mes chums de filles qui la connaissent, soirée de filles, yahou. L’hôtesse nous embarque dans son char et nous sort en ville, c’est le retour au bercail d’un de ses meilleurs amis d’enfance, elle lui apporte des québécoises en cadeau, j’ai l’impression de m’en aller assister à ma première fête de type bacchanales, je capote. Avant de partir, j’écris à Francisco, ouais c’est son nom, que je serai à tel restaurant, à telle heure, si jamais l’envie lui pogne de revenir me dire des compliments. Ce qu’il faut dire c’est que je suis quelqu’un de très sensible aux compliments de toutes sortes, même les accidentels.  Dans la voiture, je fais encore une petite chute de pression, ça m’était pas arrivé depuis longtemps, je dis que tout ce que je fais depuis mon retour dans cette ville me donne l’impression de me rapprocher de lui, pour me calmer on demande à notre commandante de bord si elle connaitrait pas Francisco, ouais c’est son nom, elle répond que non, mais son ami Daniel sera là avec ses amis du travail. Moi entre temps je sais que Francisco, ouais c’est son nom, vient d’aller chercher son collègue à l’aéroport. Retour au bercail + collègues de travail + même ville que la rencontre (11 millions quelques habitants, so what, j’ai un pressentiment dans le corps qui s’entête à rester). J’arrive au restaurant, il a vu mon message sur son iPhone avant que j’arrive, il savait que je m’en venais, j’ai failli perdre connaissance, on se dit salut comme si de rien était tout le monde rit (de nous). On ne s’assoit pas à côté parce que c’est l’enfer comme genre de situation, mais on se fait des sourires et on rit des mêmes blagues, un peu plus tard il dira à son ami qu’il m’aime bien et qu’il est content de me revoir. Son ami à mes côtés se lève et lui fait signe de venir à mes côtés. Je quitte le pays dans exactement 8 jours.

***

Des fois j’aimerais ça être quelqu’un d’autre que moi dans ma tête de moi avec mes expériences de moi, peut-être que j’aurais pas pris l’avion si j’avais été quelqu’un d’autre que moi, je le saurai jamais parce que j’ai pris l’avion. Y’a plein d’affaires qu’on saura jamais parce que je sacre mon camp tout le temps.

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On dirait que c’est ma passion les fins bizzs. Ok bye je m’en vais.

Notre rencontre ordinaire.

C’est pas tout le monde qui se laisse toucher dans la face ET je n’ai pas ou très peu d’intuition. Deux données hétéroclites? Non. Ce soir-là j’ai su que t’allais me laisser te toucher dans la face, c’était une intuition.

T’sais y’a des soirées tout est aligné on dirait, OR tu avais mis ta petite face et moi mes belles bottines alors c’est comme si on avait couru après, je sais pas trop, t’avais un drôle de chapeau, mais des fois je me dis que ça a même pas rapport, on se serait connus quand même, j’ai fini par te remarquer, t’as même pas fait de grands signes pis je me suis retournée vers toi, encore mon intuition je pense, c’est fucké j’y pense toujours.

Je t’ai même pas vu tout de suite quand on s’est mis à parler, j’en reviens pas que je t’ai pas vu, maintenant je te vois partout j’ai l’impression, dans le métro-boulot-dodo surtout. Le jour de notre rencontre t’avais ta petite face, j’ai remarqué ton très petit visage, ça tombe bien j’ai de très petites mains, j’ai tout de suite su que ça allaient fitter.

Le jour où on s’est rencontrés, j’y reviendrais cent mille à l’heure back and forth pendant quatre ans pis on dirait pas que je me tannerais, je te le dis c’est fou cette soirée-là je l’adore, elle est au sommet de mes récents souvenirs, j’y pense le plus souvent possible pour qu’elle se mette d’elle-même dans ma mémoire à long terme, j’essaie de penser à des petits trucs que j’aurais oublié, c’est fucké, j’ai fait plein de rencontres dans ma vie, avec genre Éric Lucas entre autres, mais même lui avec ses abs je le trouve pas autant sexy que toi avec tes crisses de grosses dents, c’est bizarre en avoir autant et être capable de bien sourire quand même, en tout cas.

Des fois je me dis encore que ça a servi à rien, notre rencontre, mais j’ai fini d’être fâchée, y’a tellement plein de situations qui arrivent pour rien genre quand tu sors de l’ascenseur et que la personne pense que tu vas à droite, donc elle se tasse à droite et finalement  (je te laisse deviner la suite) ben tu vois ça c’est une situation qui sert pas mal à rien, je sais pas encore si on s’est rencontrés pour rien faut que tu me laisses y penser deux minutes. C’est comme si je m’en allais à droite en sortant de l’ascenseur, mais que t’étais même pas devant à checker de quel bord j’allais, genre que je serais sortie d’un ascenseur au centre-ville et que j’aurais pris le bus jusqu’à chez vous pour aller devant toi faire op scuse op scuse (rire timide coudonc il va de quel côté) op scuse hihi, veux-tu aller prendre un café tant qu’à y être? Ça fait pas de sens, pas que je sois quelqu’un de sensé, mais ça je le catch que ça fait pas de sens.

J’ai pris ma décision. Je crois sincèrement que notre rencontre n’était pas sensée avoir lieu. Je soupçonne de plus en plus notre rencontre d’être un quiproquo. Un quiproquo qui remet sur la track en estique, par exemple. Qui redresse l’égo, qui dépogne le noeud dans le ventre, qui enlève un peu de rond dans les épaules. Un quiproquo qui fait du bien par où qui passe. On s’est pris pour ce qu’on était pas, on s’est pris pareil. Merci. Un quiproquo de plus pour moins d’ennui. Un quiproquo réussi, puis révolu. C’est correct. T’as été un estique de nice quiproquo à avoir.

Je me souviens tu me faisais des blagues concernant un porte-clé en forme de tête de mort que t’avais donné ton petit frère avant de mourir, ayoye que je savais pas si fallait que je ris. J’ai demandé à mes amis qui t’étais, ils savaient pas plus que moi, shit c’est quelque chose rencontrer quelqu’un qu’on a jamais vu en se tenant toujours avec le même monde, on pense au destin, c’est ben sûr, c’est niaiseux aussi.

C’est ben sûr qu’on s’est pas lâchés de toute la soirée, on a cru au destin, je viens de le dire. Une fois par quatre ans je me pose pas de question et là c’était ce genre de soirée-là, tu le savais pas, mais tu venais de gagner le jack pot, mon moment de plénitude, toute pou toi bé.

On parlait vite vite vite (-8888) pour apprendre à se connaître à la vitesse de l’éclair pour que ça fasse pas bizarre si on finissait ensemble. On voulait pouvoir dire le lendemain matin : «C’est comme si on s’était toujours connus», mais en le pensant vraiment. Je t’ai obligé à me chanter une chanson et tu m’as chanté ma chanson. J’ai dit : «Sweeeeetest thing» (dans ma tête, à voix haute j’aime pas ce que ça donne). Aye je te donnais des gros coups de yeux pleins d’eye-liner pis tu me renvoyais des uppercuts de mordages de lèvre pas possibles, de regards de haut en bas et de bas en haut et de rapprochements pas subtiles pentoute.

Si notre relation s’était résumée à notre rencontre, non seulement j’aurais vraiment des beaux yeux, des beaux cheveux et du beau linge (j’étais vraiment swell, je m’en rappelle), mais mes bottines seraient pas complètement scrappes parce que je les ai trop portées dans la pluie, le monsieur au magasin m’avait pourtant dit : «no rain for shoes», Ça, ce sont mes éléments d’apparence saine de notre rencontre.

Notre rencontre ordinaire.

 

Pour le reste, ben là c’est dull quand j’y pense. J’en reparlerai peut-être une autre fois, mais pas trop parce que je voudrais pas shipper ça dans ma mémoire à long terme.

Vive les boni-bonheur

Salut ça va? Bon on va passer ce boute-là y’est plate. Tu me demandes ce que je pense que ton dude, je vais te le dire honnêtement, ce que je pense de ton dude, je t’aime (je te le dis tout de suite au cas ou mon ton deviendrait sec et tranchant pendant la rédaction de mon message et que là tu te dirais : Coudonc a m’aime-tu pu?).

Le problème avec ce gars-là, je dirais, c’est qu’il s’attend toujours à ce qu’on lui remette un prix, genre voilà, bravo, tu te connais mieux, tu as bien fait ton travail sur toi-même, voici un boni-bonheur. Pourtant c’est niaiseux, y’a rien de tangible dans le fait de se sentir bien et je comprends mal pourquoi on serait obligé de toujours bien se sentir peu importe quoi mettons y’a des fois que ça vient de plus loin que le bout de notre nez, on se sent pas bien, la pression atmosphérique, whatever ça fait qu’on respire mal pis tout le reste dégringole, mais cette journée-là y’a pas grand boni-bonheur qui se passent de père en fils. Cette journée-là en valait pas la peine? Fuck off. Le boni-bonheur, c’est un genre de bien-être tangible, l’impossible à atteindre. La dernière fois où j’ai été heureuse mettons au complet sans qu’il y ait personne à côté de moi je parle, sans que personne soit là pour me regarder me sentir bien, j’ai même pas de preuve que je me sentais bien à ce moment-là, mais moi je le sais, ça compte pareil….. Ben y’avait personne pour me donner un boni-bonheur. 😦 Too bad. J’étais sur mon vélo, je revenais de travailler, ça a duré environ 32 minutes. Sérieux je pense que ça a valu la peine. Ça faisait longtemps que j’avais pas eu ce 32 minutes-là, même genre un petit 5-10 par ci par là c’est plutôt rare, je pense que 32 minutes au complet ca datait du temps où ma gardienne me laissait regarder KM/H après Histoires de filles. Après mon 32 minutes de ride de vélo, je suis arrivée chez moi et j’avais juste des Raisins Brand à manger, j’étais toute seule, personne avec qui aller dépenser mes boni-bonheur accumulés pendant ma ride de vélo… non c’est pas comme ça que ça fonctionne, sauf qu’on dirait que ton petit cabochon pense que oui. Sorry, moi j’aime tellement ça être avec toi, j’ai de la difficulté à pas l’insulter quand je pense que lui essaie toujours de peser le pour et le contre d’être avec toi.

C’est que des fois on se réveille un jour en plein après-midi pis on sait plus trop où on est, on sait plus trop ce qu’on fait, on sait plus trop qui qui est là. Ça, c’est rushant. On l’a un peu senti venir la veille en se couchant, mais on espérait que le lendemain ce serait mieux, mais finalement non, ayoye, fait chier. On est là pis on s’amuse (euphémisme en crisse) à matcher toutes les personnes qu’on connait par deux pis on se rend compte qu’on est le odd number t’sais. On essaie de boire beaucoup de café pour se pomper le courage, mais c’est une journée où nos yeux s’ouvriront peut-être même pas au complet avant 9-10 heures le soir. Ça arrive mon bébé, ça arrive, arrête de chigner, lève ton cul, va prendre une marche, on est des animaux, pas dans le sens «Je suis une tigresse ROAR», dans le sens lève ton cul va prendre une marche, je viens de le dire y’a rien à ajouter.

Ce que j’essaie de dire, c’est qu’il est gentil, ton dude, sauf que faudrait qu’il arrête de penser que y’a juste lui qui ressent des petits bad trips récurrents quand il pense à l’avenir ou au passé, ou whatever, des petites palpitations même juste quand quelqu’un checke nos shoes trop longtemps. Ça arrive pis c’est correct, c’est juste qu’il faudrait qu’on recommence à avoir huit ans, mais sans cesse. Quand j’avais huit ans j’aimais un gars qui s’appelait Rémy, j’ai eu un toutou pour ma fête, j’y ai donné son nom, jamais jamais jamais jamais je me suis dit que j’étais malade mentale à cause de ça. Quand j’avais huit ans, j’aimais danser, je mettais de la musique et je dansais, jamais je me suis dit que quelqu’un pouvait me voir pis que ce serait bizarre. Quand j’avais huit ans je m’enfermais dans la chambre de mes parents pour me parler dans le miroir et je faisais semblant de m’interviewer moi-même à la télé au sujet ma récente découverte; le patatico (c’était une patate crue épluchée que j’avais dans les mains). Ma mère m’entendait, elle continuait de couper ses patates. Quand j’avais fini de manger ma patate crue, je retournais en demander un autre bout à ma mère, elle m’en donnait un autre, je retournais m’interviewer (ouin…). Quand j’étais contente, je sautais partout, quand j’étais triste, ben je pleurais, quand j’étais semi-triste, ma mère me disait va te coucher, t’es fatiguée, quand j’étais semi-heureuse, ben j’allais cogner chez mon ami pour dire des jokes avec lui pour être un peu mieux. Des fois on courait chacun notre tour sur le tapis roulant de son père, pis on se disait qu’on venait de perdre 300 calories à deux pis là on s’obstinait sur quisser qui avait couru le plus longtemps. Ça m’occupait, ça faisait du bien. Personne me donnait de boni-bonheur et j’en n’attendais pas.

C’EST QUAND QU’ON S’EST MIS À ATTENDRE DES BONI-BONHEURS ???????????????? Je le comprends ton dude, mais ça me fait chier de le comprendre. Quand je te parle dans ma tête, j’appelle ton dude le MOJITO, genre de drink à menthe sucrée qui se prend pour un autre pis qui est rempli d’eau à moitié. Ben non c’est niaiseux je l’haïs même pas pour vrai, j’aime full ça les mojitos, mais ça me SAOULE. Ok non j’arrête, je sais que tu l’aimes pour vrai, genre le vrai amour qu’on débattra pas ici parce que ça pendrait quatre ans, le temps qui faudrait pour que t’arrêtes de l’aimer pour vrai pis que s’installe le confort calme et sécuritaire, ayoye j’en reviens pas même quand j’essaie, j’arrête pas d’être méchante. Je le connais même pas Mosquito pis tant mieux si tu dis que y’est smatte, mais j’ai souvent envie d’y dire : «Hey dude ramasse tes crottes ensemble (traduction libre) pis laisse-le reste du monde tranquilos.» Mais ce serait super bizarre que je lui écrive parce que quand même faudrait pas que quelqu’un lui remette sous le nez qu’il est pas pire entrain de faire des affaires pas fines même si tu t’acharnes à me dire que c’est un gentil t’sais. Ok j’arrête.

Or; ce que je te conseille, c’est ceci :

Fais-toi imprimer une shit load de boni-bonheur qui pourraient ressembler au  croquis que je viens de te faire ci-bas. Lorsque Mojito fait quelque chose de gentil, donne-lui un boni-bonheur et prends-toi-en un que tu garderas dans ton journal intime ou peu importe. Quand il est méchant, prends-lui-en un, mais ne le garde pas, ça voudrait dire que lorsqu’il est méchant, tu accumules toi-même les boni-bonheur, ce qui n’est pas vrai. BRÛLE LES BONI-BONHEUR QUE TU LUI RETIRES EN CAS DE MÉCHANCETÉ. Ennnnsuiteeee, quand les boni-bonheur sont écoulés, vous verrez que vous avez tous les deux le même nombre de boni-bonheur et qu’ensemble, vous en avez vraiment vraiment beaucoup et que vous en auriez eu encore plus à deux s’il avait pas fallu que tu brûles ceux que tu as brûlés parce qu’il était méchant. Il va peut-être finir par comprendre.

Capture d’écran 2015-12-22 à 09.47.51

Ayoye c’est tellement bon, bouge pas je vais chez le notaire m’épouser.